Prototype même de l’homme exempté de toute faculté de réflexion, le Beauf aime l’action et la rigolade. Constamment prostré sur ses deux pattes arrières, il apprécie au delà de tout la fraîcheur de son pavillon et les discussions à la CiBi avec ses collègues beauf. Souvent inactif, en dehors des journées de championnats, il excelle dans l’art de ne rien faire en ayant l’air de ne rien faire. Cependant, même si son encéphalogramme a la beauté sobre des plaines, il lui arrive, lorsqu’une " gonzesse " entre dans son champ de vision, de mettre en branle tout son répertoire de blagues vaseuses, et s’il est en forme et légèrement éméché, de tenter de prouver sa finesse et sa virilité en lâchant, guttural et majestueux, un " alors poulette " qui ne manque pas d’attirer l’attention de ladite personne . Cette dernière n’a alors que deux possibilités: la fuite, ou l’opprobre publique.

Peu avenant, le beauf aime arborer, délicatement moulée dans un jogging bon marché, une auguste bedaine – très utile pour y poser une bière, ou un bol de chips. Bien souvent pourvu d’une délicate moustache – où l’on peut trouver, si l’on regarde attentivement, quelques indices sur son repas du midi-, il a le regard mélancolique des bovins ariégeois.

En Golf GTI personnalisée (jantes en aluminium, fanion de son club de foot favori suspendu au rétroviseur, klaxon sonnant la cucaracha). Ce carrosse est sa fierté, le miroir de son âme, le portail qu’il faut (mais on est pas vraiment obligé) emprunter pour accéder à son moi profond. La " bagnole " est pour lui un emblème, c’est le témoin de sa réussite.

L’œuvre de Lagaf’ et de Franck Michael, laver sa voiture le samedi, alors que sa " grosse " fait les courses, les heures passées devant son écran 16/9^e à apprécier la carrière de Chuck Norris, la Kronenbourg fraîche, bien fraîche, et les blagues graveleuses qu’il accompagne d’un rire bruyant et d’un commentaire toujours proche du classique " rhôôô, qu’il est con ce Bébert !".

La lecture qui " ne sert à rien, y’a que des mots et pas une photo de bécane ou de gonzesse ", penser, les taxis qui le doublent ou les mecs qui sont garés à ses emplacements réservés (livraisons, places handicapés, sorties de parking, devant chez lui) , et à qui il ne manque jamais de manifester son mécontentement notoire : "  non mais il va la bouger sa tire ?".

Le beauf apprécie les femmes ayant de la répartie, comprenant son humour, et surtout, surtout, les blondes à forte poitrine. C’est bien simple, plus c’est voyant, et plus ça lui plaît. Il aime choisir la femme qui va avec sa voiture, afin de l’inscrire dans la continuité de son œuvre automobile. Ce qui n’est malheureusement pas le cas, " bobonne " ne répondant que rarement à ce genre de critères.

" Elle f’rait pas voir c’qu’elle a sous l’capot, la p’tite dame ? "